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Accueil Autoweb > Essais routiers > Aston_Martin > Essai Aston Martin DB9Librairie Aston Martin Aston Martin DB9 : Essai
Pour remplacer la DB7 Vantage, et en attendant une plus petite Aston Martin, la marque lance aujourd'hui la DB9. Une très belle occasion de commencer l'année ! En taille comme en ligne, l'Aston Martin DB9, petite dernière de la famille, ne s'éloigne pas de sa devancière. 4.70m, cela reste conséquent, mais c'est un mal nécessaire pour pouvoir glisser un V12 sous le capot avant, tout en ayant une bonne habitabilité pour deux personnes et un coffre capable de contenir un sac de golf. Le dessin de l'ensemble a gardé l'esprit de la DB7, tout en le rendant plus tendu, et plus agressif. Le résultat est splendide, la voiture est l'une des plus réussies de la production actuelle mondiale. Mais le meilleur ne se voit pas. La DB9 profite d'une structure en aluminium extrudé, réalisée par le suédois Hydro, qui s'était déjà occupé de la Lotus Elise, la carrosserie n'étant qu'une peau non porteuse. A l'intérieur ? C'est une Aston Martin, avec tout ce que ça implique en terme de rigueur, de quantité d'équipement, et surtout de charme. Le cuir notamment, est d'excellente facture. Cependant, tout n'est pas parfait. La console centrale utilise un plastique indigne du reste, l'écran télescopique du GPS ne s'ajuste pas forcément avec le tableau de bord, et les commandes de la boite de vitesses ne sont pas idéalement placées. Nous allons y revenir. Sous le capot, Aston Martin a depuis un certain temps abandonné le traditionnel V8 pour un V12 partageant certaines pièces avec des V6 Ford. Mais ne boudons pas notre plaisir, les 12 cylindres ne sont pas très fréquents dans la production mondiale, et celui-ci est assez réussi. Il est associé à une boite automatique ZF à 6 rapports dont la particularité est de se passer de levier. Si les rapports peuvent se commander manuellement au volant via des palettes, les positions de parking, marche arrière, point mort et marche avant (respectivement P, R, N et D) se sélectionnent par l'intermédiaire de grosses touches disposées de part et d'autre du bouton-poussoir du démarreur. Si le principe est original, il faut reconnaître que ce n'est pas forcément pratique à l'usage. La commande Drive est à l'extrémité droite de la console, presque devant le passager, imaginez donc le manège au moment d'effectuer une manœuvre… Plaçons nous au volant de la DB9 et démarrons, grâce au fameux gros bouton placé entre… les touches de marche arrière et de point mort. La première impression est excellente, on sent immédiatement une voiture homogène et aboutie, le feeling global est dynamique et réjouissant. La position de conduite est sans défaut, la visibilité très moyenne bien sur, on devine le capot et le porte a faux avant, mais pas les coins du véhicule. A noter l'instrumentation, amusante, avec le compte-tours qui fonctionne à l'envers dans un souci de symétrie. La direction est précise, plutôt communicative, un poil démultipliée, pas de mouvement de contrainte ou de points dur, filtrée quand même, on sent à peine les plaques d'égout. La DB9 n'est pas une pure sportive. De son côté, la boîte automatique est efficace et rapide, pas d'à-coup, le convertisseur patine à peine, elle se montre réactive au kick down, et on peut toujours forcer la sélection avec les palettes au volant. Pour ce type de voiture, c'est nettement plus agréable qu'une boite robotisée de type Cambiocorsa. Pas de clac, pas de clang, ça passe et ça pousse. Le moteur de cette Aston Martin possède énormément d'allonge et produit une sonorité sympathique. Un clapet d'échappement doit sans doute s'ouvrir passé environ 4500 tr car le registre change. Le bruit est bien celui d'un 12 cylindres, pas de mystère ! Juste avant que la boite ne sélectionne obligatoirement le rapport supérieur, on a même droit à quelques dixièmes de secondes de bonheur, quand le V12 commence à miauler…. Mais le rapport supérieur s'engage. C'est dommage, il manque 500 tr/min pour vraiment s'amuser. Heureusement, ça pousse à nouveau de la même manière, avec un bruit velouté qui vous colle (un peu) au siège. La poussée n'est cependant jamais impressionnante, on ressent déjà la masse du véhicule, malgré sa structure aluminium. Cependant, on a toujours des chevaux en stock, sous le pied, et aucun temps de réponse, un très bon point à souligner pour une boite automatique ! Le temps de quitter la 4 voies et se présentent quelques virages plus prononcés, un rond point, une belle descente avec une compression et un long virage en devers suivit d'un gros freinage au revêtement un peu défoncé par les camions. Nous nous attendions à mettre rapidement à mal le bel équilibre du châssis, cependant la DB9 a été étonnante, le comportement est particulièrement sain, malgré la bonne filtration des imperfections de la chaussée il n'apparaît aucun phénomène de pompage, le sous virage parait repoussé à des limites de très gros hors-la-loi, et un début de lever de pied en appui ne provoque pas de transfert de masse trop rapide. Et le tout sans avoir eu recourt à une suspension pilotée. Chapeau bas, messieurs les metteurs au point ! Le poids se ressent par contre dans les changements d'appui rapides, la caisse hésite un instant et se recale sans souci sur le coté opposé. Concernant l'endurance du freinage, nous avons réalisé 4 ou 5 grandes décélérations, dans la mesure du raisonnable avec cette auto neuve, mais il était temps d'arrêter, la course de la pédale restait intègre mais la puissance commençait à s'enfuir... En conclusion, l'Aston Martin DB9 réalise une synthèse inconnue jusqu'à présent entre la rigueur germanique, la classe anglaise et la passion italienne. Certes, elle résulte d'un mélange de compétences piochées chez tous les généralistes du groupe Ford, mais force est de constater que le résultat est très abouti. Du coup, la grande sœur Vanquish n'a plus vraiment d'intérêt : pas vraiment supérieure, son tarif l'achève. Pendant ce temps, une Aston Martin V12 à 150 000 euro, c'est presque cadeau, achetez-là ! Texte: Vassim & Manu Bordonado
Aston Martin DB9 : Fiche technique
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